samedi 30 janvier 2010

LE MUR DU POEME

LE MUR DU POEME

A Dolorès

« De l’autre rive à celle-ci
Il n’est guère de distance,
Si tu m’aimes un peu, jeune femme,
Tu peux passer d’un bord à l’autre »

Le batelier
(Chanson populaire cambodgienne)

La nuit vient se coucher près de toi,
Près de toi vient se coucher le chant des cigales !

C’est l’heure d’oublier ton amertume végétale,
Les virgules, les parenthèses,
Les cédilles des vieux grimoires !

Ecoute les murmures exaltés des herbes folles,
Enfants perdus qui te prodiguent des tendresses :
Baisers, arpèges, mordillements, lèchements.

Laisse le temps éclater, crépiter, brûler sur ton oreiller,
Île de songes pleine de soleil et d’oléandres.

La vie ? Accroche au mur du poème la vie,
Amie, elle est infinie comme la toile que Pénélope
Défait adroitement à mesure qu’elle s’achève !

Athanase Vantchev de Thracy

Paris, le 30 janvier 2010

Aujourd’hui, mon ami, l’immense poète bulgare Radko Radkov, aurait accompli ses 70 ans. Comme son absence est triste !

Glose :

Dolorès : prénom, de l’espagnol « Maria los dolorès » (Marie des douleurs) personnification de la Vierge au pied de la Croix, pendant l’agonie de Jésus. La sainte Patronne des Dolorès est la Vierge. Fête : le 15 septembre

Parenthèse (n.f.) : du latin parenthesis, lui-même du grec enthesis / ’ένθεσις, « insertion ». Insertion, dans le corps d’une phrase, d’un élément qui, à la différence de l’incise, interrompt la construction syntaxique. Par parenthèse : incidemment.

Cédille (n.f.) : de l’espagnol cedilla, « petit « c ». Petit signe que l’on place sous la lettre « c » précédée par les voyelles : a, o, u pour indiquer qu’elle doit se prononcer « s ».

Grimoire (n.m.) : altération du mot grammaire, désignant la grammaire latine, inintelligible pour le vulgaire. Livre de magie à l’usage des sorciers. Ouvrage ou discours obscur, inintelligible.

Oléandre (n.m.) : autre nom du laurier-rose.

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