mercredi 2 juillet 2008

CONSOLATION

(ή παραψυχή)

A ma tante Hélène Roussinoff

« Je possède à jamais tout ce que j’ai appris,
Médité, et ce que m’enseignèrent les Muses. »

Cratès de Thèbes

Assise immobile
Dans l’air immobile de l’après-midi
Au seuil fatigué de l’antique maison,
Tu vois enfin la vérité,
Tante !

Toi, sœur de l’universelle miséricorde du cœur,
Tu vois l’Ange de la bonté venir visiter
Tes lèvres pieuses
Et déposer sur tes cheveux
De neige
Le signe cramoisi des âmes justes !

Toi, tante aimée,
Qui as ensemencé mon âme
Des plus belles fleurs
De la poésie d’amour !

Toi qui m’as appris à ouvrir
Le rideau des évidences
Pour savoir ce qui se cache de vrai derrière !

Ô tante, comme est cher à ma foi
L’impossible écoulement
Des choses pérennes !

Athanase Vantchev de Thracy

A Paris, le 2 juillet 2008

Tante Hélène était mariée avec le frère de ma mère Tenio Roussinoff. Elle eut de lui deux filles : Marie et Athanasie. Elle était l’incarnation de la douceur et de l’abnégation. Enfant, je passais mes étés dans leur antique maison. Tante Hélène possédait l’art magique des conteurs d’histoires. Je m’endormais souvent dans ses bras en écoutant sa douce voix me chanter des poèmes d’amour. Ô temps merveilleux, temps immortel !

Glose :

Cratès de Thèbes (IVe siècle av. J.-C.) : philosophe cynique, il florissait vers 328 avant J.-C. A défaut de la biographie écrite par Plutarque, aujourd’hui perdue, nous le connaissons grâce à Diogène Laërce (VI, 5) et à quelques citations d’Athénée. En dehors de quatre épigrammes conservées par l’Anthologie, il ne reste que quelques vers de son éloge facétieux de la lentille, mais on peut lire avec plaisir son éloge comique de la besace.

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