lundi 14 juillet 2008

L'EPIGRAPHE AERIENNE DE HABBAZ BOUJMÂA

L’EPIGRAPHE AERIENNE DE HABBAZ BOUJMÂA

« Seul.
Comme la ville qui te suit de lon, fidèle.
Comme la poésie, fidèle, aux derniers instants de ta vie »

Yorgos Markôpoulos

Dans ce fossé profond
Où viennent parfois jouer des enfants,
Tu dors, mon frère bien-aimé !

L’Ange de la Fin du jour
Déverse tous les soirs sur le sol où tu gis
Un bleu flacon empli de ses larmes.

Et,
Quand la haute nuit s’avance pieds nus
Sur l’herbe parfumé par ton sang,
Les grandes étoiles,
Divinement amoureuses
De ton innocence,
S’inclinent affligées
Vers la terre amazighe qui caresse ton corps
Etreint par les suaves racines
Des humbles, des frêles fleurs des champs.

Alors,
Alors Dieu lui-même,
Dieu dans sa céleste miséricorde
Approche de ta tombe,
Prends avec tendresse ton âme lumineuse,
La serre contre sa poitrine émue
Et la berce longtemps
Sur son cœur éploré !

Ô mots purs, mots d’amour
Qui lient ta mémoire, mon Habbaz,
Au vols perpétuel
Des galaxies !

Ô mots,
Faites que mon chant sincère
Inscrive en ce jour de juillet sur la page intime
De tous les hommes qui savent encore
Aimer, le nom
D’un saint cher
A l’insurmontable éternité !

Athanase Vantchev de Thracy

Paris, le 14 juillet 2008

Glose :

Habbaz Boujmâa : célèbre linguiste marocain disparu sans trace en 1981, victime de son amour pour la langue amazighe (berbère). Amis, j’ignore la date de sa naissance.

Yorgos Markôpoulos (né en 1951) : un des plus bouleversants poètes contemporains grecs.

Aucun commentaire: