dimanche 27 juillet 2008

HOSPITALITE AMAZIGHE

Je dédie ce poème aux Imazighen croisant dans le désert dont j'ai connu la proverbiale l’hospitalité.

« Je suis étranger dans ce pays,
Mais ce pays, ancré en moi, ne m’est pas étranger »

Gunnar Ekelöf,
Extrait d’ Apothéose

Voyageur rompu, arrête-toi ici
Dans cet abri modeste battue par la chaleur,
Sous ce toit de branches où dans la douce lueur
D’un faible lampe tremblante le temps s’est endormi.

C’est là, des êtres purs comme le ciel d’été,
Accueilleront heureux les pas de ton errance
Avec des cœurs taillés dans l’or de l’espérance
Et des sourires d’amour autour d’une tasse de thé.

Sous le ciel orné de myriades de feux
Tu écouteras le chant sublime de la bonté,
Les strophes d’une vie tissée de pure simplicité

Que Dieu a déversée dans l’ambre de leurs yeux.
Et tu verras le prix céleste des êtres bons,
Les dieux qu’ont hébergés Baucis et Philémon.

Athanase Vantchev de Thracy

Paris, le 27 juillet 2008

Glose :

Gunnar Ekelöf (1907-1968) : sans doute le plus grand poète scandinave du XXe siècle. Après avoir fait ses études secondaires à Stockholm, sa ville natale, il partit pour Londres où il étudia des langues orientales à l’Ecole d’Etudes Orientales. Revenu en Suède, il entra à l’Université d’Uppsala. Il y étudia le persan. En 1928 il reçut une partie de la succession de son père et devint économiquement indépendant. Dans les années 20, Ekelöf vécut à Paris où il étudia la musique et entra en contact avec le cubisme et le surréalisme. En 1930 il rencontra Gunnel Bergström, qu’il épousa deux ans plus tard.

Baucis et Philémon : Leur histoire ne nous est connue que par Les Métamorphoses d’Ovide : Zeus et Hermès, sous les traits de mortels, « frappent à mille portes, demandant partout l'hospitalité ; et partout l'hospitalité leur est refusée. Une seule maison leur offre un asile ; c'était une cabane, humble assemblage de chaume et de roseaux. Là, Philémon et la pieuse Baucis, unis par un chaste hymen, ont vu s'écouler leurs plus beaux jours ; là, ils ont vieilli ensemble, supportant la pauvreté, et par leurs tendres soins, la rendant plus douce et plus légère[1]. ». La question de l'hospitalité des habitants est d'autant plus importante pour Zeus que celui-ci se doit de prendre sous sa protection tous les voyageurs cherchant logis, ainsi que les hôtes.Pour les récompenser de leur bon accueil, les dieux les préservèrent d'un déluge dont ils inondèrent la contrée (punissant ainsi ses habitants inhospitaliers), et changèrent leur cabane en temple. Philémon et Baucis émirent le souhait d'en être les gardiens et de ne pas être séparés dans la mort. Zeus les exauça : ils vécurent ainsi dans le temple jusqu'à leur dernière vieillesse et, mourant en même temps, furent changés en arbres qui mêlent leur feuillage, Philémon en chêne et Baucis en tilleul. Ovide fait donc ici l'éloge du mode de vie simple et sans excès, préconisé par le régime de l'empereur Auguste.

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