dimanche 1 juin 2008

CANTIQUE D'IRIS

A Martin

« Dieu se tait pour être Chant »

Athanase Vantchev de Thracy

Ô âme, écris-moi, écris-moi encore
Des mots sonores et doux comme le ciel d’été,
Je cueillerai leur chant d’une main émerveillée
Et longtemps je baiserai leurs faces d’iris et d’or

Ô âme, écris-moi, écris-moi encore
Que tu seras toujours cet hymne qui fait trembler
Mon cœur quand le soir de son soupir léger
Epelle les noms ailés des êtres que j’adore !

Car je ne veux pas, âme, que la tristesse s’éprenne
Des fleurs des pommiers, des trilles des oiseaux,
Des sentiers fleuris, de la candeur des eaux,

Des livres solennels, des strophes virgiliennes !
Ô âme, écris-moi et garde la mémoire
De nos errances divines, de nos antiques gloires !


Athanase Vantche de Thracy


A Paris, ce dimanche 18 mai, Anno Domini MMVIII


Glose :

Martin : du latin martinus, « petit Mars », « guerrier ». Mars est le dieu de la guerre dans la mythologie romaine. Célébrités : cinq papes ; le roi d’Aragon Martin l’Humaniste ; le roi de Sicile Martin le Jeune ; Martin Luther ; le leader noir américain assassiné Martin Luther King ; le plus grand philosophe du XXe siècle philosophe Martin Heidegger ; le réalisateur Martin Scorsese.

Patron céleste des Martin : saint Martin (315-397 ap. J.-C.). Un des plus grands saints de l’Eglise, Martin vint de Hongrie, où il naquit, jusqu’à Tours, où il officia en sa qualité d’évêque. C’est à Amiens qu’il donna la moitié de son manteau à un miséreux. Immensément vénéré, patron de tout le royaume mérovingien, sa popularité battit tous les records au Moyen Âge, et plus de trois mille chapelles et églises de France lui sont dédiées. Son tombeau, à Tours, est devenu lieu de pèlerinage. Vingt-six autres saints et bienheureux portent son nom. Le mot de « chapelle » vient droit de son manteau : c’était le lieu où on conservait celui-ci, la « chape » (en latin populaire, capella signifie « manteau »). L’île de la Martinique doit son nom à la date de sa découverte, le jour de la Saint-Martin de 1493, par Christophe Colomb. D’innombrables noms de famille, tels les Martineau, Martinez, Lamartine et autres Marti, Martinat, Martini ou Martens, témoignent de sa présence persistante dans toute l’Europe. Comme nom de famille pur et simple, on sait qu’il concurrence sérieusement les Dupond et Durand.

Sainte Martine (IIIe siècle ap. J.-C.) : patronne de Rome, martyre.


Publius Virgilius Maro, dit Virgile (70 – 19 av. J.-C.) : un des plus grands poètes de tous les temps. Virgile naquit à Andes, près de Mantoue, en Gaule Cisalpine, sous le consulat de Crassus et de Pompée, dans une famille de petite bourgeoisie. Il a subi l’influence de plusieurs grands poètes romains, celle de Catulle, son voisin de Vérone, dont il y a tout lieu de supposer qu’il le connut personnellement, celle aussi d’autres auteurs en vue, qu’il salue dans les Bucoliques, tels que Aemilius Macer (probablement le Mélibée des Bucoliques), C. Helvius Cinna, du cercle de Catulle, L. Varius Rufus, futur éditeur de l’Enéide, et bien entendu Q. Horatius Flaccus - Horace (Lycidas dans les Bucoliques). C'est Horace qui devint son intime au point de l’intituler animae dimidium meae, « la moitié de mon âme ». De même lia-t-il très tôt amitié avec Quintilius Varus, le futur grand critique (voir Horace Odes, I, 24), et Cornelius Gallus, qui allait fonder la poésie élégiaque romaine. Il fit des études approfondies dans les domaines les plus divers, lettres, philosophie, droit, médecine, mathématiques en particulier, d’abord à Crémone, puis à Milan, ensuite à Rome, et enfin à Naples, auprès de maîtres prestigieux comme Siron et Philodème, l’un et l’autre de sensibilité épicurienne.


Il vécut les derniers temps troublés de la République et vit naître l'époque stable et prospère d'Auguste. Si son oeuvre fut couronnée de succès, il resta très proche de la nature et mena une vie solitaire loin de la vie politique romaine. Sous l'influence de l'alexandrinisme, cette sensibilité artistique mêlant goût de l'érudition et recherche précieuse, puis de Théocrite, il écrivit trois chefs-d'oeuvre, Bucoliques, Géorgiques et Enéide qui font de lui le plus grand poète latin. Ses poèmes, éloges de la vie paysanne, de la nature et de l'harmonie avec le cosmos, ont influencé tous les poètes latins, mais ont aussi été un modèle pour les romantiques et les poètes pastoraux.

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