mardi 17 juin 2008

TON ENFANT, PHILENIS

« Terre, mère de tous, à ton tour sois légère
A cet enfant qui n’a jamais pesé sur toi »

Méléagre

Ton enfant Philénis, tu l’as mis seule au monde,
Seule tu le rends aujourd’hui à la terre grecque,
Pour pleurer, pauvre Philénis, tu n’as plus d’yeux,
Ni plus de lames.

Athanase Vantchev de Thracy

Glose :

Méléagre de Gadara est un poète grec né vers 140 av. J.-C. en Syrie à Gadara et mort vers 60 av. J.-C. à Cos.

Sa vie est mal connue, il semble avoir grandi à Tyr avant de partir pour Cos où il reçut le droit de cité. On connaît de lui 132 poèmes, qui sont dans leur immense majorité des épigrammes concernant les relations amoureuses. Il a aussi laissé des épitaphes. Une partie de son œuvre est perdue : il semble qu'il ait aussi écrit des ouvrages philosophiques et des satires imitées de son concitoyen le cynique Ménippe de Gadara.

Vers 100 av. J.-C., il publia la Couronne (Στέφανος / Stéphanos). L'élégie qui sert d'introduction donne l'explication de ce titre : le recueil est une « couronne tressée de poètes » (ὑμνοθετᾶν στέφανον / humnothetãn stéphanon), chacun étant représenté par une fleur, un fruit ou une plante. C'est une anthologie de poèmes grecs depuis le VIIe siècle av. J.-C. jusqu'aux « jeunes pousses nouvellement écrites » (ἔρνεα νεόγραφα / érnea neógrapha), comprenant les « perce-neiges » (λευκόια / leukóia) de Méléagre lui-même.

La Couronne, elle aussi perdue, fut un modèle, en même temps que la source, de nombreuses autres anthologies semblables jusqu'à l'Anthologie palatine et l'Anthologie de Planude composées à l'époque médiévale et regroupées dans l'Anthologie grecque. C'est à partir de ces recueils que l'on peut imaginer à quoi ressemblait la Couronne de Méléagre.

Aucun commentaire: